In situ

Thread

Résidence au centre culturel de Sinthian au Sénégal

"L'ombre est la reine des couleurs" Derek Jarman, Chroma

2023

J’ai séjourné un mois à Thread dans le village de Sinthian près de la rivière de Gambie et des frontières du Mali. La température élevée jusqu’à 43 degrés m’imposait la promenade matinale. J’ai commencé une cueillette de branches de bois qui poussaient à l’entrée du village. Cette cueillette m’a permise d’approcher les abords des maisons pour découvrir jour après jour le quotidien de ses habitant.e.s. Simultanément, elle s’est accompagnée d’une cueillette mentale d’objets rencontrés : radio solaire, cage à poisson, grilles métalliques, antenne parabolique et plumes d'oiseaux. J’ai assemblé puis reconstruis ces images comme des architectures miniatures, des maquettes fictives et transportables ou des objets de protection. « Pièges à soleil » est une série de structures auto-portantes prenant appui sur les éléments qui composent l’espace du seuil. 


Je suis partie à la rencontre de Babakar Gueye, l’artisan soudeur qui construis les portes et les fenêtres des maisons du village. Son atelier à ciel ouvert se trouvait à l’ombre d’un arbre. En me basant sur les motifs traditionnels et sur son propre vocabulaire technique, j’ai dessiné un cube composé d’un jeu de grilles différentes, comme les 6 faces d’un dé. Transportant ce cube avec moi pour lui trouver de nouvelle forme d’usage, j’apprends des habitant.e.s que « doumbouru » est un ancien mot peul ayant plusieurs significations. Il est utilisé pour définir un objet capable à la fois de protéger, de stocker ou d’enfermer quelque chose. Doumbouru est le seul objet que j’ai ramené avec moi en Belgique. 


La dernière action menée durant la résidence s’est achevée la veille de mon départ. J’ai conservé toutes les bouteilles d’eau en plastique bues pendant mon séjour. Je les ai ensuite cousu ensemble à l’aide de feuilles de palmier. Une grande tour vide et tarissable touche le bleu du ciel au centre de la cour circulaire. Défiant son équilibre fragile, je l’ai lestée en remplissant le socle de sable rouge, trouvé à mi-chemin entre la résidence Thread et l’entrée du village. 

 

 

 

1
"Piège à soleil n°1"
branches de bois & fil de fer
80 x 35 x 40 cm

2
"Piège à soleil n°5"
branches de bois, fil de fer, peinture pour extérieur
100 x 100 x 65 cm

3
"Piège à soleil n°3"
branche de bois, fil de fer, peinture pour extérieur
80 x 35 x 30 cm

4
cadres en fer soudés avant assemblage à l

5
"Doumbouru" 
tubes carrés de fer soudés, 50 x 50 x 50 cm

6
"la tour vide" en cours de fabrication
7
"La tour vide"
bouteille plastique de 20L, feuille de palmier, branche de bois & sable rouge ocre
300 x 25 cm

8
détail de couture de "la tour vide"
  1. "Piège à soleil n°1" branches de bois & fil de fer 80 x 35 x 40 cm
  2. "Piège à soleil n°5" branches de bois, fil de fer, peinture pour extérieur 100 x 100 x 65 cm
  3. "Piège à soleil n°3" branche de bois, fil de fer, peinture pour extérieur 80 x 35 x 30 cm
  4. cadres en fer soudés avant assemblage à l'atelier de Babakar Gueyes
  5. "Doumbouru" tubes carrés de fer soudés, 50 x 50 x 50 cm
  6. "la tour vide" en cours de fabrication
  7. "La tour vide" bouteille plastique de 20L, feuille de palmier, branche de bois & sable rouge ocre 300 x 25 cm
  8. détail de couture de "la tour vide"